De 1664 à 1674, la Compagnie française des Indes occidentales eut le monopole, accordé par Colbert, de l’exploitation des domaines africains et américains du royaume de France. Son nom évoque la magnifique épopée de la marine à voile, mais aussi une superbe réussite commerciale, parfois due à des aventuriers sans scrupules. La Compagnie française des Indes occidentales est née à Saint-Louis. Elle s’appela d’abord Concession royale du Sénégal. Elle avait pour objet l’échange de tissus, verroterie, fer venus de France, contre ivoire, poudre d’or, huile, de palme et gomme produits par le Sénégal. Les esclaves servaient aussi de monnaie d’échange. Très vite, la Compagnie réalisa des bénéfices considérables, assurant ainsi le développement et la prospérité de la cité, et notamment des métisses les Signares.

Saint-Louis devient alors un carrefour des routes atlantiques, sahariennes et soudanaise et permet l’intensification de l’exploitation de l’or de la région du Gatam (ou Ngalam ?), de la gomme arabique des steppes sahéliennes, de l’ivoire des suranes soudaniennes… Et aussi de la traite des noirs.

Durant la période 1659-1779, neuf compagnies commerciales vont se succéder. Les plus connues sont la compagnie du Cap vert et Sénégal et la compagnie des Indes occidentales… La population de l’île atteint environ 10.000 habitants et de nombreux mariages entre français et femmes affranchies promettent une descendance métissée qui peu à peu constituera une élite fortunée. Saint-Louis est le principal établissement français de la côte occidentale mais reste jusqu’à la nomination du premier Gouverneur du Sénégal Lauzun en 1779 un comptoir commercial jugé marginal par les grandes compagnies présentes sur les lieux. De 1822 à 1827 le baron Roger, fait construire l’immeuble de la maison de commerce « Maurel et Prom » qui demeura longtemps, le bâtiment le plus imposant de la colonie. Il édifia également l’actuelle cathédrale qui est la plus ancienne du Sénégal.

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